Les rites funéraires
Les rites funéraires en Islam
ُ ك ل َ ن ْ ف ٍ س َ ذ آ ِ ئ َ ق ُ ة ا َْ لم ْ و ِ ت * َ و إِ ن َ ما ُ ت َ و ف ْ و َ ن ُ أ ُ ج و َ ر ُ ك ْ م َ ي ْ و َ م ا ل ِ ق َ ي ا َ م ِ ة * َ ف َ م ْ ن ُ ز ْ ح ِ ز َ ح َ ع ِ ن ال ن ا ِ ر َ و ُ أ ْ د ِ خ َ ل الج َ ن ِ ة َ ف َ ق ْ د َ فا َ ز
Toute âme goûtera la mort. Mais c’est seulement au Jour de la Résurrection que vous recevrez votre entière rétribution. Quiconque donc est écarté du Feu et introduit au Paradis, a certes réussi.
Coran (3/185)
PREMIERE PARTIE
LA MORT
1.1 La mort : certitude et passage obligé
La mort passage obligé vers la « vraie vie ».
Inéluctable, personne ne saurait y échapper. C’est une des Lois de Dieu dans Sa création.
﴾Puis quand vient leur terme, ils ne pourront ni le retarder d’une heure, ni l’avancer.﴿ Coran (16/61)
(
﴿ فِ إ ِ َ ذ ا َ ج آ َ ء َ أ َ ج ُ ل ُ ه ْ م لاَ َ ي ْ س َ ت ْ ئ ِ خ ُ ر و َ ن َ س ا َ ع ً ة َ و لاَ َ ي ْ س َ ت ْ ق ِ د ُ م و َ ن ﴾ (النحل 61
• La mort : le rappel par excellence face au quotidien et les trépidations de la vie, dans ses meilleurs
moments comme dans ses difficultés.
• La mort : montre la vanité de cette vie, la fin dernière de toute vie ici-bas.
C’est en ce sens qu’il faut comprendre la parole de l’imam ‘Ali lorsqu’il dit :
«Que parmi les bienfaits de ce monde, l’Islam te suffise comme présent. Et que parmi ses préoccupations, les actes pieux te suffisent comme occupation. Et que parmi ses sujets de méditation, la mort soit pour toi un objet de réflexion bien suffisant»
• Pas de révolte contre la Volonté divine de la part du croyant. Il dit et répète :
« C’est à Dieu que nous appartenons et c’est à Lui que nous retournons. » Coran (2/156)
(
﴿ إ ن ا لله ِ َ و إ نَّ ا إ َ ل ْ ي ِ ه َ ر ا ِ ج ُ ع و َ ن ﴾ (البقرة 156
1.2 Remettre les pendules à l’heure
La mort permet de :
•Remettre à l’heure les pendules trop enclines à dépasser les espaces permis.
•Remettre les choses à leur juste valeur, à leur juste place dans les nécessaires hiérarchies de ce monde.
•Au contraire de la vie qui a tendance à inverser les valeurs, en donnant la prééminence à la satisfaction de
l’ego, en cultivant le narcissisme jusqu’à établir l’individualisme en valeur centrale, et en prônant la
satisfaction première des intérêts privés et personnels sur ceux de la communauté, de la société.
•L’être humain a toujours tendance à faire confiance à la vie lorsqu’elle lui sourit.
•Le souvenir de la mort éloigne la personne des interdits, rend les coeurs plus sensibles, car la compétition
matérielle dans ce monde endurcit les coeurs.
•Le rappel de la mort amoindrit beaucoup d’évènements malheureux et tristes en les ramenant à leur juste
échelle et leur petitesse.
1.3 Se préparer à l’après-mort !
•Oublier la mort ? Comme si l’être humain avait une garantie sur la vie : celle de ne pas mourir demain,
la semaine prochaine ou l’an prochain.
Pour cette raison, notre Prophète (
صلى الله عليه وسلم) a dit :
« Profitez de cinq choses avant l’arrivée de cinq autres : de votre jeunesse avant la vieillesse, de votre santé
avant la maladie, de votre richesse avant la pauvreté, de votre vie avant la mort et de votre temps libre avant
d’être trop occupé. »
(rapporté par Ibn Abî ad-Dunyâ)
• Reporter la repentance (tawba) ? Un savant a dit :
«
Celui qui se rappelle souvent la mort, Dieu lui accordera trois choses : une repentance (tawba) hâtée, un coeur serein
et une ardeur dans l’adoration (‘ ibâda). Et celui qui oublie la mort sera éprouvé par trois choses : une repentance à
chaque fois reportée, un refus d’agréer ce qui lui suffit et une paresse dans l’adoration
» ?
•Aime qui tu veux, la mort t’en séparera. Fais ce que tu veux, la mort te rapprochera du moment où tu devras rendre compte.
•La mort : 3 catégories de personnes :
être dans un état de désobéissance lorsqu’elle survient, détestable fin. Jusqu’aux derniers instants,
le coeur est rempli de doute ou d’incrédulité, ce qui forme un voile entre Dieu et l’homme pour
toujours. C’est la triste et détestable fin :
sû’ al-khâtima
au moment de la mort, le coeur est rempli de l’amour des choses de ce monde ou d’une passion
qui le domine et le préoccupe totalement, de sorte que son désir est tourné vers le monde.
que la mort arrive alors que tu es en prière, ou en jeûne, ou faisant quelque bonne action.
Qu’elle survienne alors que ta langue, ton coeur, ton corps évoquent (Dhikr) Dieu, qu’ils soient
dans le souvenir du prophète Muhammad (
a) ; que tu vives dans le licite, que ton coeur soit
vivant par le rappel, par les noms de Dieu. Voilà la véritable réussite et le meilleur
couronnement de la vie du croyant,
husn l-khâtima, la belle fin.
1.4 Faire les bonnes actions toujours,
•Ne pas reporter la repentance (tawba) :
« Hâtez-vous de faire des [bonnes] actions avant que vous ne soyez occupés : attendrez-vous une pauvreté qui vous ferait
oublier [vos devoirs], ou une opulence qui vous rendrait orgueilleux (insolents), ou une maladie qui vous affaiblirait, ou
une vieillesse qui vous ferait radoter, ou l’Antéchrist, quel détestable absent à attendre, ou l’Heure [Dernière], alors que
l’Heure Dernière est encore plus terrible et plus amère ? »
(Tirmidhî)
•La bonne action toujours
Le Prophète (
a) dit devant ses compagnons : « Lorsque Dieu eut du bien pour Son serviteur, il l’utilisera. » Les
Compagnons dirent : «
Mais comment l’utilisera-t-il ? » Il dit : « Dieu lui ouvre des portes de bonne action qu’il
accomplira juste avant de mourir !
»
Et dans une seconde version : «
Dieu lui ouvre l’opportunité de faire des bonnes actions, puis prend sa vie. »
1.5 L’espérance en Dieu
•le mourant doit évoquer l’immensité de la miséricorde de Dieu, qu’il ait une bonne attente de Dieu
(espérance,
husnu z-zanni bi l-lâhi), car Dieu : Pardonneur, Généreux, Miséricordieux, Aimant, Grand,
Bon ;
« J’ai entendu le Prophète (
a) dire, trois jours avant sa mort : “Que ne meure aucun d’entre vous sans qu’il ait une
bonne attente
(espérance) de Dieu”. » (Muslim 5125, Abû Dâwûd 2706)
Notre Prophète entra dans une maison où un jeune était en train de vivre ses derniers instants, et lui dit :
« Comment te sens-tu ? » Le jeune répondit : « J’espère en Dieu, et j’ai peur pour mes erreurs. »
Le Prophète dit alors : « Lorsque ces deux sentiments se conjuguent en même temps dans le coeur d’un croyant, alors Dieu lui donnera ce qu’il a espéré, et l’épargnera de ce dont il a peur. »
(Ibn Mâja 4251, Tirmidhî 905)
Résumé du livre : Les rites funéraires en Islam
Mostafa Brahami
Ed. Tawhid 2005 (Lyon – France)
ISBN : 2-84862-065-X
Copyright :
Ce résumé peut être reproduit pour utilisation personnelle ou restreinte.
Pour toute utilisation commerciale, copyright des Ed. Tawhid.
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