Angie, sa dounia, son din, et ses soeurs mortelles

prenoms interdits

Bismillah r Rahmani R Rahim

 

je transfère

 

Cheikh Mohamed Ali Ferkous ( Qu' Allah le préserve )


Louange à Allah, Maître des Mondes ; que Ses éloges et Son salut soient pour celui qu’Il a envoyé en miséricorde pour le monde entier, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Rétribution.

Cela dit :

Il est bien connu que les prénoms, surnoms et Kounyas sont du domaine des usages et des relations sociales, et la base dans ce sujet est la licité et la permission.

On ne contredira cette base que si une preuve vient entraîner l’empêchement et l’interdiction. Parmi les caractéristiques des prénoms qui font exception à la règle et qui sont interdits ou déconseillés, on trouve ce qui suit:

- Ce qui comporte le fait d’associer à Allah, comme nommer quelqu’un «`Abd» («serviteur» ou «esclave» ou «adorateur») d’autre qu’Allah ; par exemple: `Abd Al-`Ouzza (serviteur d’Al-`Ouzza), `Abd Al-Ka`ba (serviteur de la Ka`ba), `Abd Houbal (serviteur de Houbal), `Abd Ar-Rasoûl (serviteur du messager), `Abd Az-Zouhayr (serviteur d’Az-Zouhayr).

- Ce qui est propre à Allah et ne convient qu’à lui, comme: Ar-Rahmân, Al-Qoddoûs, Al-Mouhaymin, Al-Khâliq. On peut y assimiler: Mâlik Al-Amlâk (le roi des rois)[1] et Qâdhi Al-Qudhât (le juge des juges).

- Les noms des démons, comme: Chaytân, Iblîs, Al-A`war, Al-Walhân, Khinzab.

- Les noms des pharaons et des tyrans, comme: Fir`awn, Hâmân, Qâroûn.

- Les noms qui sont propres au Coran, comme : Furqân.

- Les noms qui sont propres aux mécréants, comme: Georges, Paul, Patrice, Yûghurta, Mâsînîsâ.

- Les noms qui comportent une éloge, comme: Barra (pieuse)[2], Îmân (foi), Islâm, Abrâr (pieux), Taqwa (piété) ; de même que les surnoms comme: Muhyi Ad-Dîn («le revivificateur de la religion»), `Imâd Ad-Dîn, Rukn Ad-Dîn (le pilier de la religion), car, ceci comporte une éloge et du mensonge.

En font partie, également, les nouveaux surnoms qui désignent un signe miraculeux, comme: Âyat Allâh (signe d’Allah), Houjjat Allah (argument d’Allah), Bourhân Ad-Dîn (la preuve de la religion), Houjjat Al-Islâm (l’argument de l’Islam). En effet, Allah n’a d’autre argument contre ses créatures que ses messagers.

En fait partie, également, le fait de s’appeler: Sayyid An-Nâs (le seigneur des gens), Sayyid Al-`Arab (le seigneur des Arabes), Sayyid Al-`Oulamâ (le seigneur des savants), Sayyid Al-Qudhât (le seigneur des juges).

- Les noms comportant un blâme, ou un mauvais qualificatif, comme: Hazan (tristesse), Chihâb (flamme), Zhâlim (injuste), Nâhid[3] (femme aux jeunes seins), Ghâda[4] (femme belle et grâcieuse), Kâhin (devin) et Kâhina, `Âsiya[5] (désobéissante), Jahannam (Géhenne), Sa`îr (fournaise), Saqar, Hutama, Al-A`war (le borgne), Al-Abras (le lépreux), Al-Ajrab (le galeux), Al A`mach (qui a les yeux chassieux), etc.

- Les noms qui peuvent sous-entendre une superstition, en pensant qu’ils portent malheur si l’on les renie, comme: Najîh (qui a du succès), Baraka (bénédiction, chance), Aflah (réussir), Yasâr (facilité, aisance), Rabâh (gain)[6].

- Il est déconseillé de porter les noms des anges, comme: Jibrîl, Mikâîl, Isrâfîl, car ce sont des noms qui leur sont propres.

Cela devient interdit quand on donne aux filles les noms des anges, comme: Malâk (ange), Malaka (“ange” au féminin), car cela ressemble à la pratique des polythéistes qui faisaient des anges les filles d’Allah.

Si les noms sont exempts des caractéristiques des noms déconseillés et interdits que nous venons d’expliquer, je ne vois pas ce qui ferait sortir les noms des mois, des occasions religieuses et des saisons de la base qui est la permission, si l’on veut simplement distinguer une personne des autres pour une coïncidence dans le temps.

Si par contre, ces noms sont en rapport avec un culte non valide ou une croyance incorrecte, ils seront interdits pour ces raisons.

Aussi, il était de l’habitude des Arabes de donner à leurs enfants des noms de choses inertes, d’animaux ou de certains mois, comme: Jabal (montagne), Safwân (pierre lisse), Sakhr (roche), Ja`far (ruisseau), Badr (pleine lune), Qamar (lune), Najm (étoile), Thurayya; comme pour les noms d’animaux: Asad (lion), Layth (lion), Fahd (guépard), Tha`lab (renard) ; comme pour les noms des mois: Ar-Rabî`[7] comme : Sa`d Ibn Ar-Rabî`[8] et Abou Al-`Âs Ibn Ar-Rabî`[9].

Ils voulaient, par ces noms, distinguer premièrement la personne des autres, et deuxièmement, que la relation entre le nom et le caractère se réalise, dans le futur, dans le comportement de l’enfant.

Ces caractères désignaient de belles et grandes significations, telles que la force, le courage, la haute position, l’organisation, la réflexion, la loyauté, la solidité, la grandeur d’âme, l’intégrité et autres qualités dont l’homme a besoin en situation de puissance ou de guerre.

Cette relation entre le nom et le caractère ou la réalité de l’individu se retrouve dans les paroles du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم. Ainsi, il est dit que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a attribué la Kounya d’“Abou Hourayra” (père d’une petite chatte) à `Abd Ar-Rahmân Ibn Sakhr Ad-Dawsi ; et ce qui est connu est que ce dernier s’est vu attribué cette Kounya parce qu’il avait recueilli les enfants d’une chatte en les prenant dans sa manche[10].

Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a aussi surnommé Khâlid Ibn Al-Walîd “une épée parmi les épées d’Allah”[11], reliant ainsi une créature au Créateur parce que Khâlid était assidu au combat dans le sentier d’Allah, et ainsi de suite.

Il convient de dire que même si la base dans les noms est la permission, il est demandé aux pères de donner de beaux noms à leurs enfants, car, au Jour du Jugement, ils seront appelés par leurs noms et les noms de leurs pères, comme l’a rapporté Ibn `Umar رضي الله عنه du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم qui a dit : «Le traître se verra dresser un drapeau au jour de la résurrection; on dira : ‘Voici la trahison d’untel fils d’untel’»[12].

Al Bukhâri lui a consacré un chapitre intitulé Chapitre sur le fait que les gens seront appelés par leurs pères. Et il ne fait aucun doute que «les noms préférés d’Allah sont : `Abd Allah et `Abd Ar-Rahmân»[13] et tout nom qui est annexé à Allah est meilleur et plus à même d’être donné.

Le savoir parfait appartient à Allah عزّ وجلّ, et notre dernière invocation est qu’Allah, Seigneur des Mondes, soit Loué et que paix et salut soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur sa Famille, ses Compagnons et ses Frères jusqu’au Jour de la Résurrection.

Alger, le 9 de Safar 1431h (24 janvier 2010).

 


[1] Dans le hadith d’Aboû Hourayra, le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم a dit : “L’homme contre qui Allah sera le plus en colère au Jour de la Résurrection, le plus mauvais et celui qui lui causera le plus de colère est un homme qui s’appelle le roi des rois; il n’est de Roi qu’Allah !”.Rapporté par Al-Boukhâri dans «Al Adab» (6205) et Mouslim dans «Al-Âdâb» (5610).

[2] Il est dit dans les deux Sahih «Qu’il a changé le nom de Barra pour Zaynab» qui est Zaynab bint Jahch. Rapporté par Al-Boukhâri dans «Al-Adab» (6192) et Mouslim dans «Al Âdâb» (2141) selon Abou Hourayra.

[3] Nâhid: «C’est la femme dont les seins se sont formés et s’élèvent sur sa poitrine de sorte à être volumineux » - Al-Mou`jam Al-Wasît (2/957).

[4] Ghâda: «C’est la femme douce et délicate dont la délicatesse est apparente » - Al-Mou`jam Al-Wasît (2/667) et fat’h Al-bârî d’Ibn Hajar (10/576).

[5] Il est rapporté authentiquement d’ibn `Omar « que le prophète a changé le nom de `Âsiya et lui dit: tu es Jamîla (belle) », rapporté par Muslim dans « Al-Âdâb » (2139).

[6] Il est rapporté authentiquement de Samura Ibn Joundoub que le prophète a dit: « ne prénomme pas ton enfant Rabâh, ni Yasâr, ni Aflah, ni Nâfi` », rapporté par Mouslim dans « Al-Âdâb » (2139), Abou Dâwoûd dans « Al-Adab » (4938) et At-Tirmidhi dans « Al-Adab » (2836).

[7] Qui vient d’«Arba`at Al-Ardh», c’est-à-dire que la terre se montre fertile, car c’est le mois du raisin, de la verdure et de la pluie et ils y construisaient leurs demeures (Rab`).

[8] Il est le compagnon Sa`d Ibn Ar-Rabî` Al-Ansâri Al-Khazraji Al-Badri An-Naqîb. Le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم avait établi un lien fraternel entre lui et `Abd Ar-Rahmân Ibn `Awf. Il est mort le jour d’Ouhoud. Voir: Al-Istî`âb d’Ibn `Abd Al-Barr (4/145), Siyar A`lâm An-Noubalâ d’Adh-Dhahabi (1/318) et Al-Isâba d'Ibn Hajar (1/144).

[9] Il est Abou Al-`Âs Ibn Ar-Rabî` Al-Qourachi, le beau-fils du Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم, époux de sa fille Zaynab. Il est le père d’Oumâma que le Prophète صلَّى الله عليه وسلَّم portait en salat, et le neveu de la Mère des croyants, Khadîja Bint Khouwaylid. Sa mère était Hâlat Bint Khouwaylid qui est morte en l’an 12 de l’hégire. Voir sa biographie dans Siyar A`lâm An-Noubalâ d’Adh-Dhahabi (1/330).

[10] Voir: Siyar A`lâm An-Noubalâ d’Adh-Dhahabi (2/579) et Tahdhîb At-Tahdhîb d'Ibn Hajar (12/263). At-Tirmidhi a rapporté dans «Al-Manâqib» (5/686), chap: Les mérites d’Abou Hourayra, d’après `Abd Allâh Ibn Râfi` qui a dit: «J’ai dit à Abou Hourayra: pourquoi as-tu été surnommé Abou Hourayra?

Il dit: ‘N’as-tu pas peur de moi?’ Je dis: ‘Si, par Allah, je te crains.’ Il dit: ‘Je gardais les moutons de ma famille et j’avais une petite chatte que je posais la nuit dans un arbre, puis, quand venait le jour, j’allais et jouais avec elle, ils m’ont, donc, surnommé Abou Hourayra’». Al-Albâni l’a déclaré Hasan dans Sahih At-Tirmidhi (3840).

[11] Rapporté par Al-Boukhari dans «Al Manâqib», Les mérites de Khâlid Ibn Al-Walîd (2/278) selon Anas.

[12] Rapporté par Al-Boukhâri dans «Al-Adab», chap: «Du fait que les gens seront appelés par leurs pères» (3/253), selon Ibn `Omar.

[13] Rapporté par Mouslim dans «Al-Âdâb» (2133) et Abou Dâwoûd dans «Al-Adab», chap: «Le changement des noms» (4949), selon Ibn `Omar.


Source :

http://www.ferkous.net
       


27/01/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 14 autres membres